Joseph Fernand Boissard de Boisdenier

Joseph Fernand Boissard de Boisdenier est né à Châteauroux le 4 mars 1813, et est mort à Paris en décembre 1866.

Le peintre Boissard de Boisdenier avait son atelier dans l’île Saint-Louis, quai d’Anjou. Vers le 1er avril 1845, il s’est installé à l’hôtel Pimodan, à quelques numéros de son ancienne adresse. Gautier s’est installé début novembre 1848 dans les dépendances de l’appartement de son ami, où il n’est resté que quelques mois. Gautier parle de lui comme d’un bon peintre, qui maîtrise également la musique et la poésie, mais qui travaille en dilettante. Gautier a rendu compte de ses oeuvres dans La Revue de Paris (25 avril 1845) et dans La Presse (3 avril 1846, 1er avril 1847, 2 mai 1848, 10 août 1849, 28 mars 1851, 14 mai 1852) : souvent, il défend le talent de son ami, injustement mis à l’écart selon lui. Peut-être l’appui de Gautier a-t-il aidé Boissard à obtenir quelques commandes officielles, mais rien ne l’indique clairement. En 1848, suite à une campagne de protestation contre la rigueur du Jury et le poids des institutions, Boissard a publié une brochure intitulée l’Exposition et le Jury dans laquelle reparaissent des réflexions menées conjointement avec Gautier.

Le peintre reçoit souvent ses amis à l’hôtel Pimodan, pour des concerts, mais aussi pour des « fantasias » de hachisch en présence de l’aliéniste Moreau de Tours. Ces séances de consommation de drogue ont été au nombre d’une dizaine, d’après Gautier ; trois dates seules sont assurées : les 3 novembre et 22 décembre 1845, et le 28 avril 1846.

En avril 1849, Boissard quitte l’île Saint-Louis pour le Chemin de ronde de la barrière de Clichy. Les relations avec Gautier restent étroites, car tous deux fréquentent le cercle de La Présidente, mais aussi en raison de leurs affinités esthétiques. Boissard continue à militer en faveur des artistes : en 1849, il est nommé secrétaire du comité chargé d’élaborer le statut des peintres. Il publie dans L’Artiste (1er février et 1er mars 1850) deux articles intitulés « De la condition des artistes et des moyens de l’améliorer » : il y développe des idées voisines de celles de Gautier.

saut

(Source : Théophile Gautier, Correspondance générale, éd. Claudine Lacoste-Veysseyre, Genève-Paris, Droz, tome 1, 1985, tome 3, 1988 et tome 4, 1989)


(M)Envoyer cette page à un ami.